4.11.11

Hiver clément

Alors qu’il se débattait silencieusement depuis plusieurs minutes avec sa gorge nouée et ses larmes au bord des yeux, Colin sentit soudain que l’air qu’il respirait venait de changer du tout au tout. Sur le banc en face de lui, une jeune femme épluchait une clémentine pour sa fille. Sous l’action conjuguée des doigts de l’une et des petites dents de l’autre, une enclave printanière surgissait dans l’air désespérant de novembre. Défaillant de reconnaissance, il courut embrasser mère et fille toute langue dehors.